Yves Alphé fait un point sur le marché du funéraire

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Fondateur et dirigeant de sa propre société de pompes funèbres Caritas Obsèques implantée à Orléans, Yves Alphé nous propose de découvrir comment se positionne le marché de ce secteur actuellement.

Une profonde mutation ces dernières années

Depuis les années 2010, on observe un profond changement dans le marché des pompes funèbres, indique Yves Alphé. En effet, de nouvelles entreprises sont créées, rendant le marché du funéraire encore plus concurrentiel qu’il ne l’est déjà. Par ailleurs, les « prestations alternatives » comme les funérailles écologiques commencent à gagner de l’ampleur, au vu des problématiques environnementales marquant notre ère.

Si le marché du funéraire demeure assez méconnu, du fait du tabou de la mort, rappelle Yves Alphé, il est intéressant de voir comment ce type de marché, au même titre que d’autres marchés, évolue et ses principaux chiffres et acteurs.

Une rude concurrence

Sur le marché économique du funéraire, les sociétés de pompes funèbres ne sont pas les seuls acteurs à prendre en compte. En effet, des prestataires tels que les fleuristes ou entreprises de marbrerie travaillent souvent en étroite collaboration avec les entreprises de pompes funèbres. En d’autres termes, rappelle Yves Alphé, leur santé économique dépend en partie de l’évolution et de l’état du marché du funéraire.

Parmi les société de pompe funèbres on compte les plus gros acteurs comme Funecap (10% de part de marché et 250 M€ de chiffres d’affaires), les petites sociétés familiales et celles de taille moyenne. Par ailleurs, on observe des groupements d’indépendants comme Le choix funéraire (dont fait partie Caritas Obsèques, la société d’Yves Alphé) ou Funéris.

Yves Alphé rappelle quelques chiffres du marché du funéraire

Des chiffres fournis fin 2017 révèlent que le secteur du funéraire pèse économiquement plus de 2,5 milliards d’euros ; une évolution qui n’est pas prête de s’arrêter au vu du vieillissement de la population. Près de 5000 établissements de pompes funèbres (de la petite entreprise familiale à la maison-mère et ses filiales) étaient recensés, embauchant plus de 23 000 individus.
Par ailleurs, la plupart des entreprises de pompes funèbres sont de petite taille : 90% d’entre elles sont composées de moins de 10 salariés. Au niveau du chiffre d’affaires, le CA moyen par établissement est de 500 KE.

On compte environ annuellement en moyenne 580 000 services funéraires. C’est notamment en période hivernale que l’on recense le plus de décès et donc le plus de services funéraires. A titre indicatif, chaque année en France environ 550 000 décès sont recensés, indique l’INSEE. Les services funéraires peuvent englober des prestations de prévention comme l’organisation des funérailles par les familles ou les individus en fin de vie eux-même avec par exemple les contrats obsèques à valeur testamentaire (prestation proposée notamment par Yves Alphé à travers Caritas Obsèques).

Au niveau des prix pour la clientèle, ceux-ci ont graduellement augmenté, probablement l’une des répercussions de la crise économique, indique Yves Alphé. Mais également l’une des conséquences de la loi funéraire passée en 2011. En effet, cette dernière rend obligatoire l’obtention d’un devis avant l’achat d’un cercueil ou d’un caveau.

Quel prix moyen pour des obsèques ?

Une question à laquelle il est difficile de répondre clairement, indique Yves Alphé tant les entreprises sont nombreuses et proposent des prestations variées. Les proches peuvent souhaiter une cérémonie humble tandis qu’ils peuvent également débourser des sommes importantes face à la perte d’un être cher. Toutefois, on estime que des obsèques reviennent en moyenne à 3350 euros et varie entre 1500 à 7000 euros.

Ce prix se justifie en grande partie par le monument, le cercueil, les fleurs et l’emplacement du caveau. Les démarches administratives et l’envoi de faire-part sont également à prendre en compte.
Enfin, au niveau des fleurs, ce sont sans surprise les chrysanthèmes qui sont les plus plébiscités : ils représentent à eux seuls un marché de 190 millions d’euros, indique Yves Alphé.

Mais leur monopole n’est pas exclusif : le choix des fleurs lors des funérailles est vaste et les proches peuvent également opter pour des roses, des gerberas ou des lisianthus par exemple. Avec, sans surprise, un rebond de ventes florales juste avant le 1er novembre où l’on célèbre la fête des morts.


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